Antonio, les mains dans le dos, contemplait le paysage depuis la baie vitrée du bureau de l'usine d'armement désaffectée réaffectée pour ses propres besoins, ou sa dernière volonté.
De tumultueux nuages noirs s'accumulaient au-dessus de Mountain City, en contre-bas. Ça sentait l'orage.
Jack ouvrit doucement la porte grinçante et s'infiltra doucement à pas de souris dans la grande pièce plongée dans le noir.
-Tu ne t'es jamais demandé, Jack, la raison de la vie ? Pour quelle raison naissons-nous ? Pour quelle raison vivons-nous ?
-Ça y est. T'as craqué. Tu fais une dépression.
-Je ne devais pas vivre plus de six jours, Jack. Même pas une semaine. Et le destin a voulu qu'un homme au grand chapeau tombe sur moi, pour me recréer, me façonner, tuer mes parents, faire de moi son esclave. Et je n'ai jamais su saisir son objectif.
Il tourna son visage de moitié, et un éclair frappant la ville illumina son profil.
-Quand j'étais plus jeune, je faisais un cauchemar récurrent. C'est la nuit. Dans... dans une sorte d'usine. Il pleut comme si c'était le déluge. Je me souviens me battre contre une jeune brune. Une sorte d'anti-moi... ou de reflet de moi-même.
Il reporta son regard sur la pluie qui se déversait à présent sur la ville.
-Je sais comment ce cauchemar se termine.
-Tonio...
-Tout est en place ?
-Oui... Tout est en place.
-Très bien. Disparais, maintenant. C'est entre elle et moi.
-Mais je...
-C'est étrange. Je n'ai pas souvenir d'avoir jamais eu à me répéter, avec toi.
Jack baissa piteusement la tête, comme un chien qu'on venait de gronder.
-Très bien, se résigna-t-il. J'y vais...
Il sortit honteusement de la pièce, la queue entre les jambes, laissant Antonio seul.

L'Italien rentra les mains dans ses poches.
Sa veste était posée négligemment sur le dossier du fauteuil.
Il portait une chemise et un pantalon blancs, une ceinture, des chaussures et un gilet marron. Il se passa sa main gantée dans les cheveux et poussa un soupir. Devant la baie vitrée, le film de son existence commença son inéluctable déroulement...
Il était né le 31 octobre 1978 à Sarausa, Syracuse, dans la province du même nom, en Sicilia, de Vittorio et Anabela Vendini.
Son frère, Aldo, avait vu le jour durant 17 minutes le 4 janvier 1975.
Antonio était atteint d'une dylapsie ventriculaire droite arythmogène, ce qui lui faisait avoir régulièrement plusieurs arrêts cardiaques par jour, de nombreux oedèmes et tout un tas d'autres choses douloureuses. Seulement, cette maladie ne se manifestait que chez les adolescents... pas chez les nouveaux-nés. De fait, Antonio ne devait vivre que six jours.
Le sixième jour, un grand inconnu aux longs cheveux noir de jais et arborant un chapeau haut-de-forme vint le sauver.
Pourquoi ?
Il n'en sut jamais la raison.
Trois ans plus tard naquit Valéria.
En 1983, un terrible accident se produisit, et Antonio perdit toute sa famille... hormis évidemment le Magicien. Guidé par la voix du sinistre illusionniste, Antonio devint ce qu'il devait être.
À 18 ans, il fit sa première victime. Un clown fou... Alfred Lester Gaul. Il tuait les gens et leur découpait le nez. Antonio récupéra son couteau en guise de trophée et ce fut ainsi que sa passion morbide pour les lames débuta. Et sa coulrophobie également.
À 24 ans, Antonio retrouva brusquement Valéria, bien qu'il ne la reconnût pas immédiatement... Ensemble ils formèrent un duo de mercenaires redoutable, Antonio collectionnant les rivaux, entre autres Carlos Delrio, Giulia Ferrogallo, Dorian Veidt, Carlo Monti, et bien sûr, et surtout, June Rivera...
Étrangement, Antonio perdit la mémoire sur tous les évènements qui entourèrent l'enchaînement de l'année 2005 à 2006, à part la naissance de son plus grand trésor, Cristina...

Il secoua la tête comme pour sortir d'une transe.
La pluie battait son plein.
Lentement, il se mit à faire les cent pas devant la baie vitrée, les mains dans le dos.
Tout allait se jouer ce soir.
La dernière carte de ce poker à échelle humaine.
Le dernier coup de ces échecs vivants.
Il se surprit à chantonner :
-Save me, I can't take anymore, 'cause it's happening again. I had this nightmare before, and I know how it ends... How it... ends...
Un frisson parcourut son échine.
Il redressa la tête en stoppant son infernal va-et-vient.
Elle était là.
Enfin.
La dernière scène du dernier acte.
Ne la faisons pas attendre, kssshéhéhé...


(couleur pour plus tard : ghostwhite)

J'ai été chasseur, tueur, traqueur, sans rien d'autre dans la vie que le combat. Je voulais m'arrêter, pas définitivement, mais je sentais que j'étais fragilisée... et je ne devais pas m'épuiser ou me laisser malmener.

Le sort, enfin Vendini, en avait décider autrement.

La pluie m'avait trempée. Mais je ne me sentais pas propre pour autant. Mon âme était tourmentée, toutes ces personnes, ces jeunes femmes... mortes... à cause de moi en quelques sortes.

J'avais reçu cet horrible colis... rempli de photos de ces cadavres, toutes blondes, avec toutes des yeux verts. C'était un message et même si je pensais l'avoir compris, l'émotion, le trouble m'empêchait de réfléchir. J'avais tout cassé chez moi, tout brisé, tout en miettes. Une crise de nerf.

Pourquoi ? Bordel pourquoi devais-je en venir là ?!

Je pensais que je devais le tuer car j'étais à bout de souffle... mon esprit demandais une fin, immédiate. Malgré tout, son visage couvert de larme me revenait et me divisait... ma première lutte fut donc contre moi-même.

La rage, la vraie, à l'état pur, je l'avait défoulée chez moi pour garder la tête froide autant que possible quand je serai en face de ce monstre. Le moment approchait... j'étais devant l'usine désaffectée et mon ventre se froissait sur lui même.

Une part de moi voulait une explication, et peut-être un espoir de retourner la situation... une autre, la part primaire, voulait crier et tuer.

Je me voyais comme un genre de symbole, l'humain qui n'a rien pour survivre hormis son acharnement, celui qui choisi d'être droit parmi tout les autres qui s'abaissent à la facilité, à la cruauté. Mais cette raison d'être sonnait faux aujourd'hui, les monstres que je tuais au nom de la justice était tous aussi humain que Vendini... ma seule voie de sortie, de rédemption, était donc de sauver l'humain que je voyais en lui.

Et si je n'arrivais pas à me pardonner, à le sauver donc, je ne serai plus jamais la même.

Je poussais la porte doucement, en laissant goutter la pluie quelques secondes à l'intérieur. Chaque goutte résonnait, l'eau qui coulait de mes cheveux avait déjà marqué le sol d'une flaque. Je refermai derrière moi, en regardant l'intérieur silencieux à la recherche de Vendini.

- Vicente... Je suis là. Je bouillais intérieurement. Je pivotai sur moi-même à droite et à gauche pour analyser ce lieu qui m'étais inconnu.

Antonio entra dans la salle de commandes, ouvrit son ordinateur portable, et s'accrocha une oreille surmontée d'un micro.
Immédiatement, tous les écrans devant lui s'allumèrent, lui faisant jouir d'une vue imprenable sur chaque coin de l'usine désaffectée.
- Vicente... Je suis là.
-Grey ! s'exclama-t-il au travers du micro. Tu as trouvé le petit billet d'invitation que je t'ai envoyé ! Je commençais à croire que tu ne viendrais jamais, kssshéhéhé...
Il posa les pieds sur sa table et appuya sur une touche de son clavier, orientant une caméra sur la jeune femme.
Elle était trempée, de la tête au pied.
-Bienvenue dans mon humble demeure.
Il appuya sur une autre touche, et le hall dans lequel venait d'entrer la jeune femme s'illumina.
-Entre ! Entre ! Fais comme chez toi ! Crois-moi, tu ne voudras pas partir... de sitôt.
Autre touche.
La porte d'entrée se verrouilla.
-Mets-toi à l'aise, je m'en voudrai que tu n'arrives pas à faire ta place ici. Tu sais, c'est gentil d'être venue me dire bonjour, kssshéhéhé...
Une quinte de toux l'interrompit.
-Il semblerait que notre petit tango touche à sa fin, kssshéhéhé... Oh mais je t'en prie, viens me voir !
Autre touche.
Les projecteurs se braquèrent sur la porte à l'autre bout du grand hall, en face de Grey.
-Si tu y arrives, kssshéhéhé... Si tu arrives à atteindre l'endroit dans lequel je me trouve, je m'avouerai vaincu et tu repartiras avec un joli cadeau. C'est beau, la vie, n'est-ce pas ?
Il prit une canette de coca-cola light, et l'ouvrit.
-Mon petit doigt me dit que tu n'as jamais trop eu l'occasion de t'amuser dans ta vie. Aussi t'ai-je préparé une petite fête ! Pour toi, rien que pour toi ! Tu vas voir qu'elle sera à en mourir d'extase, kssshéhéhé...
Ouah la réplique de super méchant !

La porte s'ouvrit sur un long vestibule. Les murs se dérobèrent et des lance-flammes sortirent de leur cachette en projetant leur langue des enfers.
-Je me suis dit, Grey, que, toi et moi, nous n'étions pas si différents.
Il but une gorgée de son soda en observant Grey dans sa caméra.
-Enfin je pars du postulat que je ne te comprends pas, et que, comme je ne me comprends pas moi-même, nous étions semblables. Oh, excuse-moi, je te dérange, peut-être ?

Il faisait sombre et soudainement le silence fut interrompu :

-Grey ! Tu as trouvé le petit billet d'invitation que je t'ai envoyé ! Je commençais à croire que tu ne viendrais jamais, kssshéhéhé...

Je cherchais la provenance de sa voix, en vain.

-L'enfoiré...grognai-je complètement à cran.

-Bienvenue dans mon humble demeure. Entre ! Entre ! Fais comme chez toi ! Crois-moi, tu ne voudras pas partir... de sitôt.

La porte derrière moi sembla se verrouiller, et la lumière d'un projecteur vint m'éblouir pour illuminer la pièce où je me trouvais.

- Mets-toi à l'aise, je m'en voudrai que tu n'arrives pas à faire ta place ici. Tu sais, c'est gentil d'être venue me dire bonjour, kssshéhéhé...

Je chuchotais en restant sur mes gardes.

- Je ne sais pas à quoi tu joues Vicente... mais c'en est trop cette fois. Il toussa bruyamment comme la dernière fois. Il avait l'air mal en point.

-Il semblerait que notre petit tango touche à sa fin, kssshéhéhé... Oh mais je t'en prie, viens me voir !

Son discours m'excédait, il avait lâcher que j'étais une fille, cet enfoiré n'avait pas de parole, de plus il avait achevé d'innombrables vies dans le simple but de me foutre la rage. Et sa manière de parler semblait si légère, son cynisme ne me faisait pas rire...

-Si tu y arrives, kssshéhéhé... Si tu arrives à atteindre l'endroit dans lequel je me trouve, je m'avouerai vaincu et tu repartiras avec un joli cadeau. C'est beau, la vie, n'est-ce pas ?

- La Ferme !! m'écriais en frappant l'air du poing.

-Mon petit doigt me dit que tu n'as jamais trop eu l'occasion de t'amuser dans ta vie. Aussi t'ai-je préparé une petite fête ! Pour toi, rien que pour toi ! Tu vas voir qu'elle sera à en mourir d'extase, kssshéhéhé...

J'allais exploser, j'aurai donner cher pour qu'il soit en fasse de moi, pour que je puisse lui fourrer quelques balles dans la tête. Un bruit de mécanique retentit, en effet des mécanisme s’enclenchèrent pour dévoiler des lances-flammes le long des murs.

Je sautai en avant, si je reculais il m'aurait été impossible de passer, il fallait que j'avance, qu'une bonne fois pour toute, j'en finisse.

La chaleur était infernale, les flammes me brûlaient sans même me toucher, et chaque mouvement d'esquive semblait autant me rapprocher de la mort que m'en éloigner. Ma veste en cuir me brûlait la peau et semblait s'être noircie par endroit.

Sa voix continuait de retentir...

-Je me suis dit, Grey, que, toi et moi, nous n'étions pas si différents.Enfin je pars du postulat que je ne te comprends pas, et que, comme je ne me comprends pas moi-même, nous étions semblables. Oh, excuse-moi, je te dérange, peut-être


Je m'essoufflais déjà, l'air était brûlant à respirer. J'avais la sensation que ma propre sueur m'ébouillantait. Mais le plus douloureux restait ses paroles.

- Je ne suis pas comme toi !! Mais je sais où tu veux en venir ! Je n'ai pas bafoué la vie, j'ai compris que les monstres était aussi des vies à considérer comme tel.

Je continuais dans ma tête... tout en esquivant plus ou moins habilement les flammes, je m'égratignais, me brûlais presque, me cognais...

J'ai compris, et je me repentis. J'ai vu votre humanité... mais j'ai aussi vu votre perte, vous êtes perdus et tuez sans prendre gare. Si je peux changer ça autrement que par les balles, je le ferai... mais je doute. La réponse c'est toi qui va me la donner Vicente... la mort est elle la seule solution pour vous sauver ?

...

J'arrivais enfin au bout, que m'avait-il réservé d'autre... ?

- Je ne suis pas comme toi !! Mais je sais où tu veux en venir ! Je n'ai pas bafoué la vie, j'ai compris que les monstres était aussi des vies à considérer comme tel.
-Étaient aussi ? Ooooh mais ma chère et naïve Grey, tu n'as absolument rien compris, kssshéhéhé... Prête pour la deuxième salle ?
Antonio fit ouvrir la porte suivante. Elle donnait sur un couloir au carrelage multicolore, et aux murs étroits.
Il attendit que Grey fût au milieu pour déclencher le second piège : une grande trappe s'ouvrit sous les pieds de la jeune femme, pour la précipiter dans une fosse emplie de serpents.
-Je me demandais, Grey... Comment devient-on toi ? Je veux dire, tu n'es pas née comme ça ! Personne ne naît comme ça ! Que t'est-il arrivé ? Tu clames que tu n'es pas comme moi et pourtant tu penses que les "monstres" sont aussi humains par moment ! Mais où se trouve la normalité, hein ?
Il se renfonça dans son fauteuil et soupira.
-Regarde-moi, reprit-il d'une voix beaucoup plus posée et calme. Regarde-moi, Grey. Que suis-je ? Qui suis-je ? Un malade mental qui possède toute la ville et ses habitants uniquement dans le but de protéger sa fille et son fils... Un dingo au service d'un homme qui veut sa mort à chaque minute de son existence... Un bébé qui ne devait pas vivre plus de six jours...
Mais son sourire de loup revint bien vite illuminer son visage.
-Et toi, Grey, hein ? Hein ? Oh, je vois que tu as réussi à t'en sortir...
Il ouvrit la porte suivante.
Il releva la tête. Requiem venait d'entrer dans la salle de contrôle.
-Tu peux y aller, mon grand.
Requiem hocha gravement la tête, et se retira aussi vite qu'il fut entré.
-Oh, tu es dans ma petite salle du gladiateur, Grey !
Il alluma tous les projecteurs. Il s'agissait d'une grande salle hexagonale dont la porte face à Grey était une grande herse.
-Amuse-toi bien avec tes petits copains...
La herse s'abaissa, et deux loup-garou sous leur forme animale la plus pure et la plus massive sortirent de leur enclos.
-Donc je reprends. Comment es-tu devenue toi-même, Grey ? Tu n'es pas née comme ça, c'est évident. Alors que t'est-il arrivé ? Laisse-moi deviner : tes parents ont été tués par des monstres, non ? Ou bien ton petit copain t'a plaqué pour partir avec une vampire ? Ou alors tu as eu un frère ou une soeur qui s'est fait dévorer sous tes yeux par un loup-garou ? Tu vois, ce n'est qu'une histoire de... mauvais jour. Tout ce qu'il a fallu pour que tu deviennes ce que tu es, c'était un mauvais jour.

-Étaient aussi ? Ooooh mais ma chère et naïve Grey, tu n'as absolument rien compris, kssshéhéhé... Prête pour la deuxième salle ?

Je me demandai ce qu'il pouvait bien vouloir... ici... à parler de tout ça. Je soufflais à peine, éparpillant les cendres qui couvraient et constituaient ma veste tout à la fois, mes poumons me brûlaient encore.

La pièce suivante était emplie de couleur. J'avançai encore me laissant guider par mes jambes, qui refusaient de s'arrêter.

Le vide se créa soudain sous mes pieds, je pris une grande inspiration dans un petit bruit, surprise que le sol se dérobe. Je tombai de quelques mètres, dans ce qui semblait être une fosse... à serpents.

- Tu es complètement TORDU !! m'écriai-je violemment.

Les serpents étaient tous près à bondir je me servis de ma machette pour trancher ceux qui tentait de me mordre et frappait le sol avec mes pieds pour les écraser et éloigner les plus craintifs.

-Je me demandais, Grey... Comment devient-on toi ? Je veux dire, tu n'es pas née comme ça ! Personne ne naît comme ça ! Que t'est-il arrivé ? Tu clames que tu n'es pas comme moi et pourtant tu penses que les "monstres" sont aussi humains par moment ! Mais où se trouve la normalité, hein ? Regarde-moi, regarde-moi, Grey. Que suis-je ? Qui suis-je ? Un malade mental qui possède toute la ville et ses habitants uniquement dans le but de protéger sa fille et son fils... Un dingo au service d'un homme qui veut sa mort à chaque minute de son existence... Un bébé qui ne devait pas vivre plus de six jours...

Pendant que sa voix semblait rythmer mes gestes comme une musique lancinante et désagréable je réussis à sortir de la trappe...
Ma veste m'aura servie jusqu'au bout mais je dû la laisser ici. Vêtue de mon gilet de chasse, de ma chemise déchirée et d'un pantalon usé et brûlé, je passais à "l'épreuve" suivante...

-Et toi, Grey, hein ? Hein ? Oh, je vois que tu as réussi à t'en sortir.

- Moi ...? Voilà une bonne question... je suis... Je me mis à réfléchir longuement me plantant devant la porte ouverte.

Je regardais mes mains usées et me demandais, encore, pourquoi avait-il l'air de me comprendre...? Il posait les questions qui résonnaient si souvent en moi. Les mêmes.

Je décidai de me prendre au jeu et me mis à réfléchir pour trouver une réponse à ses questions.

-Oh, tu es dans ma petite salle du gladiateur, Grey. Des projecteurs lâchèrent leur grand œil lumineux dans la pièce et l'illuminèrent. Amuse-toi bien avec tes petits copains...

Deux loups-garous bondirent vers moi, en se séparant chacun d'un côté, comme ils avaient l'habitude de faire à deux sur une proie... mais moi je n'étais pas une proie.

J'étais passé au delà de la colère, tous mes gestes devenaient instinctifs, après tout je n'étais que ça.

-Donc je reprends. Comment es-tu devenue toi-même, Grey ? Tu n'es pas née comme ça, c'est évident. Alors que t'est-il arrivé ? Laisse-moi deviner : tes parents ont été tués par des monstres, non ? Ou bien ton petit copain t'a plaqué pour partir avec une vampire ? Ou alors tu as eu un frère ou une soeur qui s'est fait dévorer sous tes yeux par un loup-garou ? Tu vois, ce n'est qu'une histoire de... mauvais jour. Tout ce qu'il a fallu pour que tu deviennes ce que tu es, c'était un mauvais jour.

- Je voulais porter du sang sur mes mains... pour ne pas être un poids qu'on porterait et protégerait. C'est juste ça. J'ai vécu ...

Je m'arrêtai de parler le temps d'esquiver les loups, puis me retournai pour leur faire face en faisant glisser mon fusil à pompe devant moi, je l'arma et tira, foutant de la chair et du sang sur le sol. Un loup courait encore.

- J'ai vécu mon lot de chose tragique, je n'ai jamais été une enfant. Je n'ai jamais été innocente. Je n'ai jamais pu être naïve... je n'ai jamais eu le droit à l'erreur. J'étais... Je suis devenue forte mais je n'ai personne sur qui veiller hormis moi-même, et je suis un trop gros problème pour quiconque voudrait m'aider. Trop... lourde.

Je criai et plantai ma machette dans la nuque du loup qui tentait de me mordre depuis un moment.

- Trop dure à porter ! Je ne peux compter sur personne ! Je suis comme sans place ici...

Je regardai autour de moi cherchant une caméra du regard, et planta mes yeux dans ce que j'avais cru reconnaitre comme en étant une. J'essuyai ma lame.

- Ni femme, ni homme, tu vois ? Ni forte, ni faible ! Ni monstre, ni humaine ! Ni proie, ni prédateur ! Tu sais très bien , peut-être toi plus que les autres, ce que je veux dire par là, je me trompe ? Je cherche peut-être seulement... à basculer d'un côté ou de l'autre. Tes discours sont longs... mais j'ai aussi mon cotât de choses à dire. soupirai-je. Je repris en guettant mes possibles prochains adversaires.

- Je n'ai jamais eu le choix de ma vie mais j'ai toujours choisi une seule et unique petite chose... toute petite mais suffisante... j'avancerai toujours. Hormis dans ton hallucination, je n'ai jamais vraiment voulu en finir, peut-être est ce que je crois encore en quelque chose alors ? souriais-je sans y croire.

[dis moi si cela te conviens, et pardon d'avoir fait trainer ça je sais que tu étais impatient de voir la suite...]

- Je voulais porter du sang sur mes mains... pour ne pas être un poids qu'on porterait et protégerait. C'est juste ça. J'ai vécu ...
Elle détruisit un loup.
Antonio termina sa troisième canette et s'empara de la suivante.
- J'ai vécu mon lot de chose tragique, je n'ai jamais été une enfant. Je n'ai jamais été innocente. Je n'ai jamais pu être naïve... je n'ai jamais eu le droit à l'erreur.
Jamais, jamais, jamais, bla bla bla...
Qui aurait cru que cette fille était une pleurnicharde de première classe ?
-J'étais... Je suis devenue forte mais je n'ai personne sur qui veiller hormis moi-même, et je suis un trop gros problème pour quiconque voudrait m'aider. Trop... lourde.
Deuxième loup : game over ! Finish him !
Ooooh, fatality !
Waiting for next player.
- Trop dure à porter ! Je ne peux compter sur personne ! Je suis comme sans place ici... Ni femme, ni homme, tu vois ? Ni forte, ni faible ! Ni monstre, ni humaine ! Ni proie, ni prédateur ! Tu sais très bien , peut-être toi plus que les autres, ce que je veux dire par là, je me trompe ? Je cherche peut-être seulement... à basculer d'un côté ou de l'autre. Tes discours sont longs... mais j'ai aussi mon cotât de choses à dire.
-Oooh mais vas-y, je t'en prie ! Lâche-toi !Rien ne vaut le dialogue pour résoudre un conflit !
-Je n'ai jamais eu le choix de ma vie mais j'ai toujours choisi une seule et unique petite chose... toute petite mais suffisante... j'avancerai toujours. Hormis dans ton hallucination, je n'ai jamais vraiment voulu en finir, peut-être est ce que je crois encore en quelque chose alors ?
La porte s'ouvrit à nouveau, et cette fois-ci, Requiem lui-même entra dans "l'arène du gladiateur".

Antonio se leva de son fauteuil et sortit de la pièce. Il voulait assister au combat entre Requiem et Grey, en personne.
-Laisse-moi te dire que tu te trompes sur toute la ligne, Grey. Absolument toute la ligne. Crois-tu vraiment un seul instant que tu n'as jamais été une enfant ? Jamais innocente Jamais naïve ?
Il ouvrit la porte et grimpa sur la passerelle qui surplombait l'arène, dans l'ombre du plafond, restant soigneusement hors du champ de vision de la jeune femme.
Requiem était fidèle à lui-même, grimpant sur les murs, bondissant dans tous les sens, harcelant Grey partout où il le pouvait.
-C'est stupide ! Grey, tu es une fille stupide ! Tout ce qu'il a fallu pour faire de toi ce que tu es, c'est un mauvais jour. Moi aussi, j'ai eu un mauvais jour, tu sais. Tu crois que tu as une dualité d'esprit, mais c'est faux ! Faux, faux, faux et archi-faux ! Regarde-toi, tu tiens tête à Requiem ! Tu ignores toujours si t'es une proie ou un prédateur ? Allons bon ! C'est uniquement de la mauvaise foi ! Tu te bornes à refuser la réalité ! Tu cherches à faire quoi, Grey, hein ? Qu'est-ce que tu veux prouver ? Que tu peux sauver la vie des gens de tous les monstres qui existent ? Mais avant de faire ça, il faut que tu te sauves toi-même de ton monstre intérieur. Je ressens une telle culpabilité en toi que c'en est écoeurant.
Il sortit un détonateur, et pressa le bouton.
Des explosions retentirent sous le sol, et le plancher s'effondra, précipitant Grey et Requiem dans le vide.

La lumière illuminait la sous-sol par au-dessus.
Requiem avait disparu sous les décombres.
Antonio sautillait par-dessus les décombres, à la recherche de Grey.
-Debout debout petite chasseuse. Où es-tu ?
Il la trouva, la prit par le col et la releva.
Le visage du criminel ambitieux était intact, n'affichant aucune trace de sa précédente défaite aux mains de la jeune femme. Ni son oeil ni sa joue n'étaient endommagés.
Il la souleva et la jeta plus loin et sortit son pistolet, le HK-P46.
-En quoi est-ce compliqué, Grey, hum ? Tu as eu le choix depuis le début. Tu tues des monstres parce que tu le veux, pas par obligation. C'est ça que tu ne comprends pas. Tu es aussi libre de ton destin que moi !