Il faisait bon. Le temps parfait pour lire sur un banc. Surtout après avoir nettoyé le garage que je louais dans lequel je m'occupais des personnes.... gênantes.

Le dernier en date était un homme qui s'était introduit chez moi. Je l'avais découpé en morceaux hier soir et brûlé les restes, mais on étaient jamais assez prudents alors j'avais nettoyé mon garage déjà protégé lors de "l'acte" et m'étais moi même nettoyée afin de faire disparaître toute éventuelle trace, odeur, molécule de sang.

Les créatures qui traînent ici sont bien trop sensibles à ce fluide. Et il y en a beaucoup.

Enfin, c'est le lot des grandes villes.

Je décroisai mes jambes engourdies et les recroisaient dans l'autre sens, puis tournai ma page. C'était l'histoire d'un meurtrier qui engraissait ses victimes puis les faisait mourir de faim. Original mais trop long. Je préférais de loin ma méthode, et puis..... Je ne faisais que punir des personnes qui le méritaient. Mes meurtres deviennent prémédités à partir du moment où la personne m'a fait du tord. Beaucoup de tord.

Je suis tolérante voyons.

Un coup de vent frais me fit frissonner.

Ça se rafraîchit ici. Il est temps que je rentre.

Je rangeai mon livre dans mon sac et portai la lanière de ce dernier à mon épaule.

Demain j'ai une audition, il ne faudrait pas que je tombe malade, d'autant plus que j'étais épuisée au point que je ne prenais pas la peine d'adopter une expression quelconque alors qu'il y avait si peu d'inconnu pour me fondre dans la masse.

Et puis, côté positif, mon ton neutre et froid éloignerait sans doutes les nuisibles sur mon chemin.

[Si ça ne t'inspire pas je peux changer la fin]

Le parc. Un très beau parc. Plein de gazon. Et d'oiseaux qui gazouillent.

Francesco grogna. La joie n'était pas au rendez-vous ces temps-ci. Avec la mort de son père, sa mère était devenue insupportable. D'ailleurs, même son humour toujours omniprésent avait pris des vacances en ce moment. Marley pointa le bout de son museau à l'air libre, et huma l'air. Elle sentait tous ces piafs insignifiants autour d'elle, et cela lui donnait faim. Fran la fit bien vite se cacher sous sa chemise.

Il avait faim lui aussi. Terriblement faim. Son ventre grogna également.

Il vit alors au milieu des quelques personnes présentes dans le parc, une jeune femme aux cheveux bruns. Il avait le choix; ou il mangeait, ou il discutait. Dans tous les cas, ces deux solutions lui procurerait une certaine satisfaction, un certain soulagement. Il décida donc de s'approcher, et décidera plus tard.

Elle frissonna, puis finalement se leva. Francesco en profita pour s'approcher, un léger sourire aux lèvres. Il enleva son manteau noir, et recouvra les épaules de la jeune femme.

-La nuit commence à tomber, et l'air se refroidit.

Il met les mains dans ses poches.

-Est-ce que ça va mieux comme ça ?

Concentrée sur mon chemin, je n'avais pas remarqué l'homme qui s'était approché de moi en me fixant. Ce n'est que lorsqu'il retira sa veste que j'y prêtai plus attention. Il la posa sur mes épaules et je soupirai intérieurement en me rappelant qu'il fallait que j'adopte une expression appropriée.

-La nuit commence à tomber, et l'air se refroidit. Est-ce que ça va mieux comme ça ?

Analysons la situation: il était plutôt beau garçon, bien bâtit et tout et il essayait de se montrer serviable. Un sourire alors.

Et un remerciement.

-Oui, merci;

Et faire semblant de s'intéresser à lui.

-Mais vous, vous n'aurez pas froid du coup?

Bon sang, faire semblant d'être normale était fatiguant des fois. Un vrai casse tête.

Je remarquai une bosse sous sa chemise et me demandai s'il était préférable pour moi de poser la question. Un être normal aurait posé des questions, mais il y a beaucoup trop de monstres pour que je me permette de garder mon rôle au détriment de ma survie. Je ne demanderais donc rien à ce sujet. Enfin, sauf si ça devenait plus flagrant. Enfin, si ça devenait plus flagrant, il vaudrait mieux que je m'enfuie au lieu de rester à regarder comme une quiche.

[couleur: lightseagreen]

-Oui, merci. Mais vous, vous n'aurez pas froid du coup?

Et bien, comment expliquer que Francesco était immunisé aux températures extrêmes? Il pourrait se promener en caleçon en plein hiver sans ressentir la moindre hypothermie. Il se contenta de lui sourire.

-Je suis du genre à supporter plutôt bien le froid.

Il ne savait pas pourquoi mais l'affirmation de la jeune femme paraissait un peu fausse. Mais Fran' n'y prêta pas attention. Après tout, si le courant ne passait pas, il lui suffirait tout simplement de se faire un petit casse-croûte.

Il s'apprêtait à lui proposer de boire un verre, lorsqu'il remarqua qu'un appendice noir sortait de son col de chemise. Il eut comme seul réflexe de se mettre une claque comme si un moustique l'avait piqué. Au moins cela eut l'effet escompté, car il disparut. Mais pour pas longtemps. Car Marley revint à la charge en agitant ses petite pattes avant en direction du visage de son maître, quémandant un peu d'affection en couinant. Elle fut vite remise à sa place par une tape.

Relevant les yeux sur la jeune femme, Francesco lui adressa un sourire innocent.

-Ah les cafards, ils sont partout...

-Je suis du genre à supporter plutôt bien le froid.

Supporter bien le froid?

Loin d'être paranoïaque, je faisait quand même attention à ce genre de détails. Beaucoup trop de créature sont insensibles à la température pour que je fasse l'impasse sur cette information.

Quelque chose sortit de son tee shirt et il sembla gêné, lui donnant une claque l'air de rien, comme s'il s'agissait d'une mouche. D'une très grosse mouche.

Une très grosse mouche qui revenait à la charge.

Cette bosse m'intriguait.

-Ah les cafards, ils sont partout...

-Des cafards....

J'esquissai un faible sourire amusé. C'était toujours intéressant de voir des personnes inventer des mensonges plus gros les uns que les autres afin de cacher leur secret.

Bon, n'importe quelle personne normale se serait douté de quelque chose et j'étais trop fatiguée ce soir pour jouer au chat et à la souris. Et puis je n'avais pas envie de refaire le ménage à fond dans mon garage, surtout qu'il était plutôt aimable. Du moins, pour le moment.

- Vous savez, je pense qu'il y a assez de..... Délicatesse. Délicatesse. Créatures non humaines en ville pour que cela ne choque plus personne. Votre "cafard" doit s'impatienter, étouffé comme cela.

-Des cafards....

Francesco leva les épaules.

-Oui je sais, excuse bidon.

- Vous savez, je pense qu'il y a assez de..... Créatures non humaines en ville pour que cela ne choque plus personne. Votre "cafard" doit s'impatienter, étouffé comme cela.
Le jeune homme releva un coin de sa bouche en un demi sourire, et soupira.

-Après tout, je pense que vous devez en avoir déjà un de la sorte, mais un peu plus gros.

Il tira le col de sa chemise, et Marley se dépêcha de grimper sur son épaule, enroulant sa longue queue autour du coup de son maître. Fran' gratouilla le menton de la petite alien, avant de se retourner vers la jeune femme. Il lui tendit la main.

-Francesco Vendini-Hepburn, enchanté.

Il marqua une pause.

-Elle est un peu trop turbulente parfois. La faute aux pigeons qui pullulent dans le parc. ça lui donne faim toute cette volaille... N'est-ce pas Applepie?

La petite bête répondit par un couinement aigu.

-Après tout, je pense que vous devez en avoir déjà un de la sorte, mais un peu plus gros.

Une créature sortit de son col et se percha sur ses épaules.

-Francesco Vendini-Hepburn, enchanté.

Je serrai sa main et donnai mon nom aussi, mais pas mon nom de famille bien sûr. Je n'aimais pas le fait qu'on puisse me retrouver aussi facilement grâce à un nom.

Je demandai, intriguée:

-Vendini? J'ai rencontré une femme portant le nom de Vendini récemment, vous êtes de la même famille?

Une femme bien étrange qui, je pense, m'avait démasquée bien vite. Une femme dangereuse donc.

-Elle est un peu trop turbulente parfois. La faute aux pigeons qui pullulent dans le parc. ça lui donne faim toute cette volaille... N'est-ce pas Applepie?

-Je suis nouvelle en ville. Je n'en ai pas encore vu. Qu'est ce que c'est?

-Vendini? J'ai rencontré une femme portant le nom de Vendini récemment, vous êtes de la même famille?

Vendini Junior leva un sourcil interrogateur.

-Comment ça? il se frotte le menton. Et son prénom, c'est ...?

Vendini? Vendini qui bon sang ? Sûrement un imposteur, il va falloir qu'il s'en occupe... Et vite.

-Elle est un peu trop turbulente parfois. La faute aux pigeons qui pullulent dans le parc. ça lui donne faim toute cette volaille... N'est-ce pas Applepie?

-Je suis nouvelle en ville. Je n'en ai pas encore vu. Qu'est ce que c'est?

Francesco prit Marley dans ses mains et la tendit à la jeune femme.

-Je te présente Marley, c'est un Xénomorphe. Mais elle est encore bébé, les adultes atteignent 2 mètres. Mais tu m'étonne en me disant que tu n'en a jamais vu. Ils pullulent dans toute la ville.

Un certain sentiment de fierté vint le submerger. Sa mère avait construit un véritable empire.

-Comment ça? Et son prénom, c'est ...?

-Cristina.

Je pouvais aussi lui montrer la carte de visite qu'elle m'avait donné puisque je l'avais toujours dans mon sac mais je n'avais pas très envie de me mêler de leurs affaires.

-Elle est un peu trop turbulente parfois. La faute aux pigeons qui pullulent dans le parc. ça lui donne faim toute cette volaille... N'est-ce pas Applepie?

-Je suis nouvelle en ville. Je n'en ai pas encore vu. Qu'est ce que c'est?

Il me tendit la bête qui, malgré son apparence quelque peu repoussante, se comportait comme un petit chien.

-Je te présente Marley, c'est un Xénomorphe. Mais elle est encore bébé, les adultes atteignent 2 mètres. Mais tu m'étonne en me disant que tu n'en a jamais vu. Ils pullulent dans toute la ville.

- Je ne sors pas beaucoup. Mis à part pour me présenter aux auditions, je ne connais personne.

J'hésitai à toucher la créature. Ce n'était pas parce qu'il se montrait gentil que je ne risquais pas de me faire attaquer d'une seconde à l'autre. On n'était pas dans une série pour adolescente en pleine poussée d'hormones...

- Et puis je ne suis pas du genre à sortir beaucoup. Elle n'est pas agressive avec les inconnus?

Mon regard passa de la créature au maître.

- Et toi? Qu'es tu?

-Christina.

Christina. Christina.... CHRISTINA? Pas possible. Complètement impossible. Quoique, lui avait bien passé du stade de simple enfant au stade d'adulte. Il décida de mener sa petite enquête plus tard.

- Je ne sors pas beaucoup. Mis à part pour me présenter aux auditions, je ne connais personne.Et puis je ne suis pas du genre à sortir beaucoup. Elle n'est pas agressive avec les inconnus? Et toi? Qu'es tu?

Elle hésita à toucher la petite alien. Francesco savait comment Marley se comportait. Si elle sentait que la personne en question représentait un danger potentiel, elle n'hésiterait pas à se jeter dessus pour la lacérer. Mais ce ne fut pas le cas, lorsque le jeune homme la déposa dans les bras de la jeune femme. La petite chose se contenta de regarder son maître avec confusion, avant de tourner sa longue tête sans yeux vers Mélusine.

-Moi?

Un sourire s'étira sur son visage.

-Je suis le roi des ces petits monstres.

Un rire démoniaque, mais surtout ridiculement faux s'ensuivit, avant qu'il ne redevienne un peu plus sérieux.

-Non, on peut dire que je suis leur supérieur hiérarchique.

Pas besoin de rentrer dans les détails.

Je m’empêchai de ne pas rejeter la créature, par réflexe, lorsqu'il la mit dans mes bras, mais il ne se passa rien. Marley se tourna vers moi sans rien faire.

Ce n'était pas un chien, ni un chat, il n'y avait pas de poils doux qui rendait l'acte de la caresse agréable, mais visiblement, Francesco la considérait comme son animal de compagnie. Un animal de compagnie se caresse.

-Moi? Je suis le roi des ces petits monstres.

Il eut un rire ridicule et forcé. Je suppose que c'était une plaisanterie à fond véridique. Devais je sourire ou paraître inquiète?

-Non, on peut dire que je suis leur supérieur hiérarchique.

Comment réagirait une personne normale?

Il représentait un potentiel danger mais ne semblait pas animé de mauvaises intentions jusque là.

Le fait de ne savoir comment faire semblant de réagir me bloquait.

J'observai autours de moi en tentant de savoir comment la fille là bas aurait réagi. Ou cet homme là, qui s'en va. Il me fallait un masque!

- Ça veut dire qu'elle sera aussi capable de changer d'apparence quand elle sera adulte? Demandais je en grattouillant la tête de l'animal.

La curiosité était peut être le meilleur masque pour le moment.

Et puis c'était la première fois que je rencontrais ce genre de créature. Ca me serait peut être utile un jour.


Je regardai le jour tomber et les lampadaires s'allumer. Ah oui, l'audition.

- Ça ne vous dérange pas si on marche en parlant? J'ai une audition demain et il faudrait que j'évite de me coucher trop tard.

- Ça veut dire qu'elle sera aussi capable de changer d'apparence quand elle sera adulte?

Il secoua la tête.

-Non, contrairement à elle, moi j'ai le choix. Et d'ailleurs, si ça n'étais pas le cas, je ne pense pas que j'aurais eu le plaisir de vous rencontrer aujourd'hui, dit-il en souriant.

Le jour tombait, et il fallait impérativement que Francesco se dépêche. De nuit, le danger était présent, et il lui serait beaucoup plus difficile de se nourrir.

- Ça ne vous dérange pas si on marche en parlant? J'ai une audition demain et il faudrait que j'évite de me coucher trop tard.

Il acquiesça.

-Aucun soucis.

Ils se mirent donc en marche, et Francesco reprit Marley contre lui. Elle s'empressa de s'enfiler dans sa chemise.

Sur le chemin, il ne put que difficilement se concentrer, car la faim lui tiraillait l'estomac. Sa mère lui avait ordonné de ne pas rentrer avant d'avoir un peu chasser, de peur qu'il ne devienne paresseux et ne s'appuie trop sur les drones qui pourraient lui fournir de la nourriture à profusion.

-Alors comme ça vous êtes une artiste ? Et j'ai remarqué un accent... Vous êtes française ?

-Alors comme ça vous êtes une artiste ? Et j'ai remarqué un accent... Vous êtes française ?

Et voilà qu'il s'intéressait à moi.

Je n'aimais pas qu'on s'intéresse à moi au risque de découvrir mon secret... Mais bon, n'importe quelle personne normale serait flattée dans ce genre de situation. Les gens aiment toujours parler d'eux. Allez savoir pourquoi. Ça flatte leur ego.

-Je suis danseuse de ballet et oui, j'ai vécu en France. A Paris....

Enfin, parler de moi était moins dangereux que de ne savoir comment réagir face à une créature pareille...

J'avais dit cela en souriant, comme si j'étais heureuse d'étaler ma vie devant un étranger sympathique.

Non, décidément, je ne comprenais pas les gens normaux.

Je m'arrêtai.

-Voilà, j'habite ici.

La coutume voulait qu'on invite les gens qui nous accompagnaient à boire un verre..... paraissons normale.....

-Vous voulez boire un verre?

Je regrettai immédiatement ma proposition.

En effet, je m'étais nettoyée de fond en comble tout à l'heure mais je n'avais pas encore nettoyé mes vêtements pleins de sang, certes, cachés dans l’appartement, mais s'il était sensible à l'odeur du sang, il le repérerait immédiatement...

Et merde....

-Je suis danseuse de ballet et oui, j'ai vécu en France. A Paris...

Oh, voyez-vous ça! Elle s'arrêta net.

-Voilà, j'habite ici.Vous voulez boire un verre?

Un petit sourire aux lèvres, j'acquiesçai.

-Bien volontiers.

Et pourtant, tout du long, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de trouver l'attitude de la jeune femme étrange. Chaque personne a ses secrets, mais c'était comme si le sien était un lourd secret, difficile à cacher. Personnellement, Francesco ne rechignait jamais de prouver ses origines mutantes, et de se faire connaître en tant que tel. C'était comme qui dirait sa petite fierté de sang. Etre redoutés et craint.

-Bien volontiers.

Evidemment......


Quelle imbécile je faisais!

Je montai jusqu'à l’appartement en me demandant comment faire pour qu'il ne remarque rien.

Le bombarder de parfum ou feindre vouloir ranger quelques minutes avant qu'il ne rentre semblerait trop suspect. Il me fallait pourtant une diversion.

Ou me préparer à me défendre.

Je le fis entrer, redoutant sa réaction et celle de son animal.

Francesco suivi docilement la jeune femme, arpentant les couloirs du bâtiment. Une fois arrivés dans son appartement, il ne put s'empêcher de remarquer que Mélusine l'observait un peu trop à son goût.

-Quelque chose ne va pas?

Mais il n'eut pas besoin d'attendre la réponse, car une forte odeur vint caresser ses narines. L'odeur du sang. Marley, qui avait également senti cette alléchante odeur, sauta de la chemise de Francesco pour arpenter le sol de l'appartement. Par contre, impossible de savoir à qui ou à quoi appartenait ce sang. Le jeune homme laissa faire l'Alien, qui dénicha bien vite une cachette remplie d'habits maculés de sang. Francesco sourit en agrippant un des vêtements.

-Alors comme ça on règle ses affaires soi-même ?